А. Шенье. Прозерпина. Буколика

Proserpine
Фрагменты из перевода
I

Приветствую тебя, царица Персефона!
Аиду ты верна, подземная Юнона!
Врата певцу Богов скорее отворяй,<...>

II

Царицы мертвецов во тьме блестит корона!
Пред матерью склонись, подземная Юнона:
Она к тебе спешит, повозкой управляя,
К пропавшей дочери без устали взывая.<...>
<...>
У братьев на руках порой хоть целый час
Она могла играть спокойно, без проказ;
Потешно наблюдать, как дерзкая девчонка
С груди широкой клок рвала своей ручонкой.**

* По мифам и Прозерпина, и циклопы были родом из Сицилии. Здесь: циклопы - ее братья.
** По одной из версий Прозерпина вырвала клок на груди у циклопа, который имел неострожность над ней подшутить.

26.07.2014 ты
Перевод с французского

Текст оригинала: https://fr.wikisource.org/wiki/Proserpine
Proserpine

I

Salut, reine des morts, femme du Dieu d'enfer,
Souterraine Junon, fille de Jupiter.
Et, lorsque le tombeau m'ouvrira ton empire,
De silence et d'oubli n'accuse point ma lyre,
Comme au sage Th;bain, divin chantre des Dieux.
Mon ombre, pour venir, en songe harmonieux,
Dicter des vers tardifs consacr;s ; ta gloire,
N'aura point ; sortir de la porte d'ivoire.


II

Sois donc propice aux tiens, vierge, еpouse sacrеe,
A Junon des enfers qu'une mеre ;ploree,
Sur un axe rapide attelе de serpents,
Les flambeaux а la main, rechercha si longtemps.
Dеesse, tu n'es pas еtrangеre а cette ile.
N'es-tu pas, comme nous, enfant de la Sicile ?
Que de fois, retournant de leurs bruyants travaux,
Les Cyclopes d'Etna charges de leurs marteaux
Te trouvaient, les pieds nus, assise dans la plaine,
Ramassant des cailloux au sein d'une fontaine !
Ils aimaient tour a tour, et tu ne fuyais pas,
A porter ton enfance en leurs robustes bras.
Si jamais dans les cieux l'enfant d'une immortelle
Est aux voeux maternels indocile et rebelle,
On appelle un Cyclope, et Mercure а l'instant
Vient, imite leur voix; il fait peur а l'enfant
Qui, ses mains sur les yeux, plus doux et moins colеre,
Se rejette en criant vers le sein de sa mеre.
Souvent, sur les genoux de ses frеres nerveux,
Tranquille, tu jouais avec leurs noirs cheveux.
Ils riaient de te voir, de ta main enfantine,
Arracher la toison de leur vaste poitrine.

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